Procédant d’une démarche et d’une rigueur identiques à celles de l’archéologie dite sédimentaire, l’archéologie du bâti a pour objectif l’étude d’une structure en élévation afin de renseigner les techniques de construction, de détecter les transformations et de déterminer l’évolution d’un bâtiment.
La structure à étudier doit ainsi faire l’objet de relevés précis, réalisés selon des méthodes adaptées à la démonstration scientifique et aux contraintes de l’opération : technique du pierre à pierre, qui permet une lecture fine des maçonneries, mais aussi photogrammétrie pour les grandes surfaces murales non échafaudées ou modélisation par scanner 3D. Coté et annoté, le relevé archéologique recense toutes les informations nécessaires à la connaissance du bâtiment afin de procéder à son analyse stratigraphique. Un examen des maçonneries est réalisé, renseignant la nature des matériaux et leur mise en œuvre, les types de liants et d’enduits, les marques d’outils, etc.
L’ensemble des données fait l’objet d’un enregistrement systématique permettant l’élaboration d’une chronologie relative et la restitution des états successifs. Les résultats obtenus peuvent être affinés, d’une part à travers une analyse stylistique propre aux méthodes de l’histoire de l’art, d’autre part grâce à l’archéométrie qui offre des moyens de datation complémentaires tels que le Carbone 14 pour les mortiers, la thermoluminescence pour les briques et tuiles ou encore la dendrochronologie pour les bois.
Le relevé d’un pan de bois ou d’une charpente adopte le même protocole général mais prend également en compte les dispositions de l’ossature, la nature des bois, les types de débitage et d’assemblage et le marquage des pièces (numérotation, lignage, etc.).